« … Au lendemain du coup d’Etat avorté du 17 décembre (ndlr 2001), trois (3) journalistes haïtiens
ont tenté de savoir ce qui se passait réellement au palais national.
Ils ont diffusé des informations qui relativisaient la menace. Et donc
contredit les communiqués de la présidence. Inscrits sur une liste
noire, ils ont fui Haïti pour Paris où ils viennent de déposer une
demande d’asile…(…)… Arthus Weibert (ndlr Caraïbes FM), comme Philomé
Robert de Radio Vision 2000 et Abel Descollines de Radio Galaxie
avaient appris à vivre avec les menaces et les agressions dont les
journalistes des médias indépendants, assimilés à l’opposition par les
partisans du président Aristide, sont régulièrement les cibles…(…)… Ils
parviennent à s’échapper et courent se réfugier à l’ambassade de
France…(…)… Rançon. Robert, Descollines et Arthus
ont passé quinze jours à la mission diplomatique française avant d’être
embarqués, sous la protection de gendarmes français, sur un vol pour
Paris…. » ( Marie-Laure COLSON, «Libération»)
Ces trois (3) journalistes haïtiens n’ont pas perdu leur temps en futilité: Abel Descollines
est devenu parlementaire de la 49e législature haïtienne; Philomé
Robert , après un passage remarquable et très remarqué à RFI,
brille, actuellement, sous les feux de la rampe, dans l’hexagone (FRANCE-24); de son coté, Arthus Weibert, après avoir roulé sa bosse dans plusieurs régions de la planète, « …France, Canada, Belgique, Allemagne, Norvège, Hollande, République Dominicaine, Curaçao, Jamaïque, USA… », nous déclare fièrement «… je suis un homme de Radio. J’ai notamment travaillé à Radio Caraïbes, Radio France Internationale et réalisé quelques piges pour La Voix de l’Amérique et Radio Gayak. J’ai également collaboré à plusieurs journaux et agences en ligne dont Mission, Haïti Tribune, Caraïbes Express, Alterpresse, Haiti Press Network et PiliboMag…. »
Côté étude, Weibert obtint un doctorat en histoire de la
Sorbonne avec la plus haute mention des universités françaises . Il
publia « …plusieurs articles scientifiques dans des revues
prestigieuses, à comité de lecture et deux ouvrages – le deuxième sort
sous peu à Paris »…
Weibert Arthus est entrain de faire un retour progressif, sans condition, au pays natal,« …ce serait ridicule de poser des conditions pour revenir chez soi… », Aussi est-il à cheval entre Philadelphie (Pennsylvanie, USA) où vit une partie de sa famille et « …depuis
2009, je me considère de retour en Haïti. En 2011, j’ai donné beaucoup
de conférences sur mes recherches aux élèves et étudiants,… », nous
confie-t-il, dans ce dialogue à bâtons rompus.
Après l’excellente interview, du brillant journaliste
haïtien, présentateur-vedette du JT sur France-24 (chaque week-end,
minuit à 5hres AM, heure d’Haïti), Philomé Robert,
sortie le 30 novembre 2011, Diasporama est fière de recevoir un
authentique fils d’Haïti, l’un des fleurons de l’intelligentsia
haïtienne. Il pourra, lui aussi, servir de modèle aux générations
présentes et futures, tant de la Diaspora que du pays d’origine. Il a
fait de solides études universitaires en France et aux États-Unis
d’Amérique, il s’agit du journaliste haïtien de renommée internationale,
actuel directeur de la programmation de Télévision Caraïbes (Haïti),.. Dr. Wien Arthus Weibert… fin prêt pour le grand ‘come-back’ au bercail…
ENTREVUE…
D.- Weibert Arthus, depuis quand avez-vous laissé Haïti?
AW.- J’ai laissé Haïti fin 2001.
D.- Pour quels motifs avez-vous laissé votre pays ?
AW.- Je fais partie des journalistes qui étaient en difficulté au cours de cette période assez mouvementée.
D.- Dans quelle (s) condition(s) avez-vous laissé votre terre natale ?
AW.- L’ambassade de France m’a aidé à assurer ma protection dans les premiers moments. Ensuite, j’ai pris l’avion pour Paris.
D.- Pouvez-vous nous parler de vos activités professionnelles ou universitaires?
AW.- Professionnellement, je suis un homme de Radio. J’ai
notamment travaillé à Radio Caraïbes, Radio France Internationale et
réalisé quelques piges pour La Voix de l’Amérique et Radio Gayak. J’ai
également collaboré à plusieurs journaux et agence en ligne dont
Mission, Haïti Tribune, Caraïbes Express, Alterpresse, Haiti Press
Network et PiliboMag.
Sur le plan universitaire, j’ai obtenu un doctorat en histoire
de la Sorbonne avec la plus haute mention des universités françaises.
J’ai publié plusieurs articles scientifiques dans des revues
prestigieuses, à comité de lecture et deux ouvrages – le deuxième sort
sous peu à Paris.
D.- Quels pays avez-vous visités avant de vous établir définitivement aux USA?
AW.- France, Canada, Belgique, Allemagne, Norvège, Hollande, République Dominicaine, Curaçao, Jamaïque…
D.- Quelle relation développez-vous avec la communauté haïtienne de Philadelphie?
AW.- J’ai beaucoup d’amis à Philadelphia. Mais je ne fais partie d’aucune organisation ou entité communautaire.
D.- Existe-t-il des associations pouvant défendre les intérêts des haïtiens dans l’État de Pennsylvanie?
AW.- Il y en a plusieurs.
D.- Qu’est-ce que vous appréciez chez les américains et que vous aimeriez retrouver chez les haïtiens?
AW.- Chaque peuple à sa particularité. Je m’adapte.
D.- Qu’est-ce qui a pu vous captiver en territoire américain ?
AW.-Ma famille.
D.- En ce moment, Quels liens entretenez-vous avec Haïti ?
AW.- J’ai encore de la famille et beaucoup d’amis en Haïti. Je garde de bons contacts avec Radio Caraïbes.
D.- Quels genres de support apportez-vous, actuellement, à la Patrie-Mère ?
AW.- Je suis en pourparler avec l’université d’Etat d’Haïti dans
le but d’animer quelques séminaires pour les étudiants au cours du
deuxième semestre de cette année. Et puis, je continue de faire des
recherches sur l’histoire des relations internationales d’Haïti et les
partager dans des conférences internationales.
D.- Comptez-vous retourner vivre définitivement en Haïti ? Si oui, sous quelles conditions ?
AW.- Pour être sincère, depuis 2009, je me considère de retour en
Haïti. En 2011, j’ai donné beaucoup de conférences sur mes recherches
aux élèves et étudiants notamment, aux Collèges Jean Price Mars et
Gérard Gourgue, à l’Université Quisqueya et l’Ecole Normale Supérieure.
Actuellement, je travaille sur la nouvelle programmation de Télé
Caraïbes. Donc, je suis au pays.
De toute façon, ce serait ridicule de poser des conditions pour revenir chez soi.
D.- Parlez-nous de vos bons et mauvais souvenirs d’Haïti ?
AW.- Bons souvenirs : pour faire court, laissez-moi dire que je
n’ai eu que de bons souvenirs d’Haïti particulièrement au cours de mon
enfance.
Mauvais souvenirs : les jours qui ont précédé mon départ. Voir
des bibliothèques être saccagées ou partir en fumée a été plus qu’un
cauchemar.
D.- Quels sont vos espoirs pour la jeunesse haïtienne d’Haïti?
AW.- J’espère qu’un jour tous les Haïtiens puissent lire et écrire et mener une vie décente.
D.- Quels sont vos espoirs pour la jeunesse haïtienne de l’étranger ( la diaspora) ?
AW.- Que tous soient considérés Haïtiens quelle que soit la
nationalité de leurs parents. Qu’ils puissent être un jour vraiment
fiers de leurs pays d’origine.
D.- Quels conseils donneriez-vous à la diaspora haïtienne concernant son pays d’origine ?
AW.- Aucun conseil. Ils font vraiment de leur mieux.
D.- Qu’entendez-vous par aide au développement durable ?
AW.- Aucune idée de cette notion. L’aide internationale n’a pas
l’objectif de contribuer au développement durable du pays. Donc il est
compliqué de lier aide et développement durable.
D.- Pouvez-vous faire le distinguo entre « aide pour le développement
durable » et « aide humanitaire » ; laquelle de ces problématiques
choisiriez-vous pour Haïti et pourquoi?
AW.- Aucune parce que je ne me retrouve pas dans ces formulations.
D.- Que pensez-vous de la présence de la Minustah en Haïti ?
AW.- La Minustah est présente en vertu d’un accord entre l’Etat
haïtien et les Nations Unies. Je pense qu’à un certain moment sa
présence était nécessaire – pas indispensable. Maintenant, c’est au
gouvernement de prendre sa responsabilité par rapport à ce dossier.
D.- Devrait-on remobiliser et réhabiliter les FADH ? Pourquoi ?
AW.- Je ne suis pas un expert de ces questions. Là encore, c’est
au gouvernement de prendre sa responsabilité par rapport à ce dossier.
Il y a eu des promesses de campagne – un président est élu sur la base
de ces promesses.
D.- Les haïtiens devraient-ils rester indéfiniment sous la coupe de la communauté Internationale ?
AW.- Les Haïtiens ne sont pas sous la coupe de la communauté
internationale. Et c’est là le danger. Nous sommes dépendants
financièrement, mais nous jouissons de notre libre arbitre sur le plan
politique. C’est nous qui faisons ou entérinons les choix. A la fin, la
communauté internationale nous rendra responsables même de l’argent
qu’elle aura exclusivement dépensé. Si nous étions sous sa coupe, elle
serait tenue responsable. Il nous faut une gouvernance intelligente et
responsable qui puisse comprendre la logique de la communauté
internationale. Il nous faut une stratégie pour sortir progressivement
de la dépendance financière. Quant aux choix politiques, même si nous
les faisons avec le couteau sous la gorge, nous en sommes entièrement
responsables.
D.- Weibert Arthus, Votre vie est-elle une réussite ? Autrement dit, avez-vous réalisé le rêve de votre vie ?
AW.- Jusque-là, ma vie est une réussite. J’ai eu une belle
carrière de journaliste. Mais je suis encore relativement jeune.
Maintenant, je m’attends à une belle carrière d’universitaire, riche en
enseignement et publication.
D.- Quelle est la question primordiale que nous ne vous avions pas
posé, quelle en est la réponse… et donnez-nous le mot de la fin ?
AW.- Je crois qu’on a dit l’essentiel.
D.- Dr. Arthus Weibert… « DIASPORAMA » vous remercie pour votre
support dans le cadre du Mouvement de la Reconstruction d’Haïti, de la
liberté d’expression et de la liberté de la presse.
Written by:canalplushaiti
Written on:mars 6, 2012
Propos recueillis par Andy Limontas & Eunide Innocent pour DIASPORAMA/CANAL+ HAITI
Crédit: CANAL+HAÏTI
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