Plus
d’un siècle après l’occupation de la République Dominicaine (9 février
1822 à 27 février 1844) par la République d’Haïti sous la présidence de
Jean-Pierre Boyer, la relation entre ces deux pays frontaliers reste
ambivalente et conflictuelle malgré le calme apparent.
Le massacre des Haïtiens de 1937 en République Dominicaine avec
l’aval du dictateur dominicain Rafael Leónidas Trujillo Molina dont le
racisme fut le principal motif, est un exemple flagrant. « Les
Dominicains ont des préjugés très prononcés contre les Haïtiens. Ils
considèrent l’identité dominicaine comme européenne, et surtout
hispanique, bien que les Dominicains aient aussi des racines africaines.
» Pour la presse internationale, ce massacre a été un acte inique à
l’encontre des droits de l’homme.
De nos jours, la persistance de discriminations en tous genres des
Dominicains vis-à-vis des Haïtiens bat son plein. Le mutisme inexorable
des responsables de la République voisine en dit beaucoup. En dépit du
taux d’accroissement d’immigrants haïtiens et d’échanges commerciaux
entre ces deux pays, leur relation bilatérale ne s’améliore guère, si ce
n’est que de l’hypocrisie. Une hypocrisie caressante, dirait-on !
Le racisme et la discrimination sont les sujets les plus en vogue
dans la société dominicaine. Ils permettent aux Dominicains de se
différencier des « Malditos Haitianos.» Les propos inhumains et
anti-haïtiens sont toujours d’actualités à tel point que des lois
migratoires viennent entériner ces propos, renforçant la restriction du
droit à l’éducation et à la nationalité dominicaine aux enfants
d’origine haïtienne, l’interdiction à toute compagnie d’embaucher des
haïtiens en situation irrégulière, la fixation d’une taxe de 800 pesos
pour tout haïtien qui passe plus de trois mois sur le territoire
dominicain…
Soulignons également que les Haïtiens subissent quotidiennement des
actes arbitraires par les autorités dominicaines. Parfois, ils se font
même arrêter avec leur visa légal. Les étudiants ne sont pas épargnés.
Ces derniers sont l’objet de discriminations de la part de leurs
professeurs. Incroyable mais vrai !
Avec l’hégémonie dominicaine imposée sur l’île toute entière, la
situation s’aggrave davantage. Les droits des Haïtiens continuent à être
bafoués de l’autre côté de la frontière à longueur de journée alors que
les autorités haïtiennes ne piquent mot. A quand le réveil national
pour faire revivre la fierté d’antan?
Crédit: Bélizaire Lookens Emmanuel
Etudiant en République Dominicaine
Written by:canalplushaiti
Written on:juin 29, 2012
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