Les
rapports humains sont régis par des conditions, parfois tacites,
auxquelles personnes ne peut échapper, sans se marginaliser. Les
relations internationales sont encore plus complexes et plus
déterminantes. Parfois on fait semblant de ne rien comprendre mais la
camisole qu’on vous impose à dessein, vous identifie aux yeux de tous.
Inutile de jouer à l’autruche en vous cachant la tête. Il est toujours
conseillé de ne pas ignorer une maladie car la mort arrive plus vite et à
coup sûr.
L’inauguration de l’Université du Roi Henri Christophe par la
République Dominicaine vient de couronner la décrépitude de l’État
haïtien et le reniement d’une marque de fabrique fondamentale : la
fierté nationale. En plein cœur du Royaume de Christophe, Leonel
Fernandez vient de camper un Cheval de Troie. Dans un élan d’orgueil et
de dignité nationale le Roi du Nord, après avoir reçu en cadeau une
voiture de la Reine d’Angleterre en visite à la Citadelle Laferrière, a
commandé à ses techniciens de construire sa réplique beaucoup plus jolie
qu’il a offerte en retour à la Couronne d’Angleterre.
Qu’est-il advenu de cette race d’hommes qui nous ont affranchis de
l’esclavage malgré la puissance de feu de l’Empire de Napoléon ? Le
moment est venu pour nous rendre compte que nous sommes arrivés au
dernier barreau de l’échelle avec la gifle dominicaine ! Oui c’est une
gifle que nous a flanquée en plein visage Leonel Fernandez. L’empreinte
de ses doigts demeurent indélébile dans cette nouvelle page d’histoire
des relations haitiano-dominicaines. Le message est clair. En lisant
entre les lignes, le Gouvernement Dominicain vient de confirmer
l’impéritie de nos dirigeants et prouver leur incapacité à offrir à la
jeunesse haïtienne les fruits de l’arbre de la science. Dans l’espace
d’un an un Campus Universitaire, aux lignes architecturales bien
définies, est implanté à Limonade. Nos dirigeants peuvent-il réaliser un
tel record. sans aucune fuite de capitaux ? Nous en doutons.
Il y a belle lurette que nos jeunes sont obligés de se rendre à Santo
Domingo pour leur formation professionnelle faute de cadres adéquats en
Haïti. D’ailleurs chez nous. le mot Université a perdu son sens
étymologique. L’Agora qui constitue son épicentre est envahie par des
oiseaux de tout acabit qui se parent de titres ronflants sans les études
académiques adéquates. Les ramages de la plupart d’entre eux ne se
rapportent nullement à leurs plumages. Sont-ils eux-mêmes des
Universitaires ? N’importe qui enseigne n’importe quoi avec leurs yeux
rivés sur leurs livres et pis encore dans un cahier jauni par le temps.
La désuétude et même la faiblesse de leurs connaissances ne répondent
plus au vagissement du Monde moderne. Alors comment voulez-vous que nos
diplômés soient compétitifs sur le marché du travail.
Que dense a casa! Restez chez vous ! Voilà le souhait le plus sincère
de la République Dominicaine en faisant don aux Haïtiens d’une
Université. On ne peut pas faire semblant de ne rien comprendre, sans
honte et sans vergogne ! Disons tout de suite que partout dans le Monde
la Construction des Universités a toujours été l’œuvre de la Hiérarchie
Catholiqueet de l’aile progressiste de la bourgeoisie sous l ‘égide de
certains Chefs d’État éclairés. Par exemple l’Université d’Ottawa au
Canada est l’œuvre des Jésuites. En Haïti, nous nageons dans un
triangle de merdes. Peut-être que le clergé breton pourrait y arriver
mais nous avons fait le triste constat de ce penchant grabataire des
Evêques haïtiens. L’œuvre la plus spectaculaire qu’ils ont réalisée
c’est le déchouquage. En guise d’Université, ils ont instauré les TKL
(Ti Komite Legliz) ou Communautés ecclésiales de base qui ont gâché les
examens du baccalauréat sous l’ordre du tristement célèbre Evêque Rache
Manyòk.
Quant à la bourgeoisie haïtienne, nous comprenons bien leur
indifférence par rapport à l’implantation des Universités en Haïti. Rien
qu’en se basant sur leurs noms dores et déjà, on constate qu’on est en
présence d’une bourgeoisie déracinée qui n’a aucune commune mesure avec
les aspirations haïtiennes. Leurs enfants, ils les envoient dans leurs
pays d’origine c’est à dire les Universités européennes. Pourtant en
arrivant en Haïti leurs ancêtres n’avaient ni sou ni maille. Pour
démêler les ficelles, faisons un petit tour d’horizon :
- Les premiers arrivés trainaient avec une boite sur les galeries des
grands magasins qu’ils ont fini par acquérir jusqu’à leur Manufacture
de vêtements.
- Les autres n’avaient qu’un petit garage à la Grand-rue au départ
pour monter une manufacture de chaussures, une fonderie et une Chaine de
production industrielle.
- Les derniers arrivés ont pris le train de la mondialisation pour
acquérir au rabais, à la faveur de la privatisation, les Entreprises
d’Etat : Minoterie d’Haïti, Ciment d’Haïti, Banques privées etc. Au
décompte le prix de la livre de farine et de ciment a quintuplé.
Sans feinte et sans rancune, ils doivent tous admettre, exception
faite de rares entrepreneurs, que leur participation à l’œuvre de
construction nationale est nulle, que dire de la reconstruction ! Pour
mieux les convaincre nous leur adressons ce questionnaire :
1. Combien d’écoles primaires, secondaires privées ou publiques
ont-ils construit ? Zéro ! Pourtant la Fondation Digiciel qui ne milite
pas longtemps, après le séisme du 12 janvier 2010, a engagé 6 millions
de dollars et construit 50 écoles en Haïti pendant 540 jours.
2. Combien de Collèges ou d’Université sont-ils bâti pour la
formation professionnelle de la jeunesse haïtienne ? Zéro! Ce sont les
intellectuels de la Classe Moyenne qui, avec leurs ongles, tentent de
meubler l’esprit de nos jeunes. Chapeau!
3. Combien d’hôpitaux publics ou privés ont-ils construits en
Haïti à l’instar des Juifs qui maitrisent le secteur médical aux USA ?
Zéro ! Quand ils sont malades ils appellent un avion-ambulance tant pis
pour les laissés-pour-compte.
4. Quelle somme ont-ils investi dans l’Industrie de la
Construction en vue de permettre à la population de se loger dans une
maison modeste ? Zéro !
La plus grande tragédie dérive du fait que la Droite haïtienne n’est
pas la seule à se comporter ainsi. Il est étonnant de rencontrer parmi
la Gauche la réplique de cette bourgeoisie « pesée-succée ». Ils
s’enrichissent aux dépens de la Doctrine qu’ils foulent aux pieds. Tant
pis pour les camarades qui crèvent!
Dans tous les pays du monde, ce sont les élites qui donnent le ton.
Avec une bourgeoisie salope qui se contente de la sous-traitance et de
la pitance qu’elle reçoit des grandes chaines de production
internationales, ce n’est pas nécessaire de former des universitaires.
Les ingénieurs sont casés dans les pays riches. La main-d’œuvre servile
est recrutée dans les pays pauvres comme Haïti pour travailler dans les
Zones Franches. Avec des socialistes caviars qui se comportent en de
véritables collabos, même lorsqu’ils ont leurs représentants au
Parlement, les revendications de la classe ouvrière n’auront aucune
suite. Le salaire minimum ne bougera pas.
Comme le lion nous préférons regagner le fond des bois pour y mourir
au lieu de nous faire humilier par le don de l’Université de Limonade.
Qui pis est, ils n’ont aucun budget ni structure organisationnelle, ni
cadre compétent pour assurer le suivi. Remettre les clés au Rectorat de
l’Université d’État d’Haïti, sans aucun budget de fonctionnement, c’est
un déni de responsabilité. Partout dans le monde ce sont les Grandes
Firmes qui patronnent les Universités et accordent aux étudiants des
bourses déductibles d’impôt. Le Gouvernement Martelly/Conille doit
employer cette méthode de financement pour faire fonctionner le Campus
Universitaire de Limonade. L’échec sera encore plus cuisant et la honte
plus profonde si on n’arrive même pas à ouvrir ses portes. Les matériels
et ses mobiliers seront volés. En filigrane, c’est le grand défi que
nous lance le Gouvernement dominicain. Le Président Leonel Fernandez
vient de mettre le Gouvernement haitien le dos au mur tout en prouvant
au monde entier que les Haitiens auront une vie meilleure sous son
protectorat. Une vérité qui fait mal.
Written by:canalplushaiti
Written on:mars 26, 2012
Credits : JeanErichRené/erichrene January 30, 2012@bell.net/CANAL+HAITI
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