Herns Mesamours |
Le
Consulat général d’Haïti à Orlando dispose d’un personnel de 20 membres
avec cinq vice-consuls, selon les déclarations du chef de cette mission
Alex Jospitre, à l’émission Tribune démocratique de la Radio Force
Internationale d’Atlanta, ce vendredi 9 juin 2012 au micro de Yves
Clausel Alexis. Les grandes questions ont été les suivantes : Avons-nous
besoin de toutes ces personnes pour faire fonctionner cette petite
institution dans la zone? Cette juridiction contient-elle une grande
population ? Quels types de services offre t-elle à la communauté
haïtienne du centre de la Floride? Les différents services offerts
peuvent-ils générer de revenus pouvant satisfaire le budget de
fonctionnement de l’institution ? Si on prend le temps s’y réfléchir, on
pourrait trouver beaucoup d’autres questions, car pour certains, il ne
s’agit que de chômage déguisé créé par le gouvernement Martelly-Lamothe
dans le but de satisfaire leurs amis proches et d’autres parlementaires
qui ont voté » pour » lors de la séance de ratification de Lamothe
comme Premier ministre.
Normalement, Haïti ne doit pas être isolée des autres pays du monde.
De ce fait il est bon d’avoir des missions diplomatiques pour défendre
nos intérêts à l’étranger de toute manière. Dans le but de débattre des
problèmes internationaux, toute société bénéficie d’un pouvoir ou d’un
corps qu’est la diplomatie, cependant pour s’exercer, cette diplomatie a
besoin de ses propres agents: question de mieux défendre certains
intérêts pour le bien-être de la population. Ces agents dont on parle
doivent être en mesure de représenter valablement le pays face aux
autres nations. Qu’en est-il de la diplomatie d’affaires prônée par ce
nouveau gouvernement ? Celle-ci est-elle possible avec des gens
incompétents? D’après des sources fiables, il y a certains consuls et
vice-consuls qui n’ont même pas le minimum requis pour occuper ce poste,
des sénateurs de la République en fonction l’ont témoigné aussi lors
d’un séjour aux États-Unis, il y a deux semaines, au cours d’une
rencontre politique. Est-ce nécessaire d’investir autant d’argent dans
la diplomatie haïtienne avec des hommes et femmes qui ne sont pas à la
hauteur de leur tâche ? Ne serait-ce pas plus important d’utiliser ces
fonds pour former de jeunes cadres qui puissent être en mesure de
concurrencer les nouveaux diplomates de ce monde-mafieux, tout en
favorisant l’intérêt d’Haïti?
D’après une étude faite par un groupe d’experts auxquels on peut
faire confiance, il n’y a aucune de nos missions diplomatiques à
l’étranger qui ait la possibilité d’avoir les moyens financiers de
fonctionnement adéquats sans l’intervention de l’État haïtien. En
d’autres termes, c’est le ministre des Finances qui paye ces employés
via des dépôts mensuels. «Sa vle di grès kochon an pa janm ka kwit li !
Tout konsila se bagay paspò sèlman yap regle, epi moun pap fè paspò chak
jou, sa vle di kòb la pap gra. Si c’est le cas, pourquoi autant de
nominations dans la diplomatie haïtienne ? A qui profiteront ces
nominations?
Aux États-Unis on a neuf missions diplomatiques, ce sont :
l’ambassade d’Haïti à Washington, les consulats à Miami, Boston,
Atlanta, New York, Orlando, Chicago, avec deux missions permanentes
l’une à l’ONU- New York et l’autre à l’OEA-Washington. Le mois dernier,
les journaux nationaux avaient publié un texte faisant croire qu’à
Boston uniquement, on a besoin de plus de $ 75 000 US par mois comme
salaire. A noter que, cette juridiction consulaire haïtienne n’est pas
la plus grande parmi nos différentes représentations, car le pays avait
dans le monde 42 missions jusqu’en 2011 avant le règne de Martelly. Cela
veut clairement dire qu’on a besoin de beaucoup plus de ressources pour
les autres. Que rapportent ces missions diplomatiques à la nation
haïtienne ? Que font-elles exactement au niveau de l’international pour
encourager l’investissement étranger dans le pays? N’est-ce pas le
moment favorable de les évaluer, afin de faire de meilleurs choix
économiques dans l’intérêt de la population, sachant que nous n’avons
pas beaucoup de ressources financières ?
S’agissant de l’effectif d’une mission, la convention de Vienne
précise qu’il devrait être maintenu dans les limites raisonnables et
normales. C’est-à-dire, il faut éviter les missions trop nombreuses qui
peuvent constituer une charge pour l’Etat accréditaire. L’Etat
accréditaire peut imposer le respect de cette limitation. (Limitation
fondée sur des motifs politiques). La fonction de la mission
diplomatique est prévue dans l’article 3 de la Convention de Vienne;
elle se résume en 5 principales fonctions: représentation de l’Etat
accréditant auprès de l’Etat accréditaire; protection dans l’Etat
accréditaire des intérêts et des nationaux de l’Etat accréditant;
négociation avec le gouvernement de l’Etat accréditaire; information par
tous les moyens licites des conditions de l’évolution des événements
dans l’Etat accréditaire et faire rapport à ce sujet à l’Etat
accréditant; promotion des relations amicales et développement des
relations économiques.
En fonction des problèmes auxquels nous sommes confrontés dans le
pays, il serait plus important d’investir dans l’humain, afin de
préparer de nouvelles générations de cadres haïtiens. Le pays a grand
besoin de ressources humaines ce qui nous permettra d’avoir de solides
institutions. Si on ne nomme pas des personnes qualifiées au sein des
missions diplomatiques, notre diplomatie ne sera pas influente par
rapport aux autres, donc on n’aura pas de résultats positifs. Au lieu de
faire des dépenses inutiles, les dirigeants doivent commencer à
réfléchir à l’amélioration de notre modèle d’éducation supérieure, qui
constitue la clef de la réussite pour les jeunes de la classe moyenne,
car investir dans cette catégorie (la jeunesse), c’est préparer le futur
d’Haïti. Une autre Haïti est possible, ensemble construisons-la !
Credit : Herns Mesamours Albany State University
Written by:canalplushaiti
Written on:juillet 6, 2012
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