mardi 29 janvier 2013

Haïti/Usa/Diasporama: Les missions diplomatiques d’Haïti à l’étranger coûtent trop à l’État haïtien !

Herns Mesamours
Le Consulat général d’Haïti à Orlando dispose d’un personnel de 20 membres avec cinq vice-consuls, selon les déclarations du chef de cette mission Alex Jospitre, à l’émission Tribune démocratique de la Radio Force Internationale d’Atlanta, ce vendredi 9 juin 2012 au micro de Yves Clausel Alexis. Les grandes questions ont été les suivantes : Avons-nous besoin de toutes ces personnes pour faire fonctionner cette petite institution dans la zone? Cette juridiction contient-elle une grande population ? Quels types de services offre t-elle à la communauté haïtienne du centre de la Floride? Les différents services offerts peuvent-ils générer de revenus pouvant satisfaire le budget de fonctionnement de l’institution ? Si on prend le temps s’y réfléchir, on pourrait trouver beaucoup d’autres questions, car pour certains, il ne s’agit que de chômage déguisé créé par le gouvernement Martelly-Lamothe dans le but de satisfaire leurs amis proches et d’autres parlementaires qui ont voté  » pour  » lors de la séance de ratification de Lamothe comme Premier ministre.

Normalement, Haïti ne doit pas être isolée des autres pays du monde. De ce fait il est bon d’avoir des missions diplomatiques pour défendre nos intérêts à l’étranger de toute manière. Dans le but de débattre des problèmes internationaux, toute société bénéficie d’un pouvoir ou d’un corps qu’est la diplomatie, cependant pour s’exercer, cette diplomatie a besoin de ses propres agents: question de mieux défendre certains intérêts pour le bien-être de la population. Ces agents dont on parle doivent être en mesure de représenter valablement le pays face aux autres nations. Qu’en est-il de la diplomatie d’affaires prônée par ce nouveau gouvernement ? Celle-ci est-elle possible avec des gens incompétents? D’après des sources fiables, il y a certains consuls et vice-consuls qui n’ont même pas le minimum requis pour occuper ce poste, des sénateurs de la République en fonction l’ont témoigné aussi lors d’un séjour aux États-Unis, il y a deux semaines, au cours d’une rencontre politique. Est-ce nécessaire d’investir autant d’argent dans la diplomatie haïtienne avec des hommes et femmes qui ne sont pas à la hauteur de leur tâche ? Ne serait-ce pas plus important d’utiliser ces fonds pour former de jeunes cadres qui puissent être en mesure de concurrencer les nouveaux diplomates de ce monde-mafieux, tout en favorisant l’intérêt d’Haïti?

D’après une étude faite par un groupe d’experts auxquels on peut faire confiance, il n’y a aucune de nos missions diplomatiques à l’étranger qui ait la possibilité d’avoir les moyens financiers de fonctionnement adéquats sans l’intervention de l’État haïtien. En d’autres termes, c’est le ministre des Finances qui paye ces employés via des dépôts mensuels. «Sa vle di grès kochon an pa janm ka kwit li ! Tout konsila se bagay paspò sèlman yap regle, epi moun pap fè paspò chak jou, sa vle di kòb la pap gra. Si c’est le cas, pourquoi autant de nominations dans la diplomatie haïtienne ? A qui profiteront ces nominations?

Aux États-Unis on a neuf missions diplomatiques, ce sont : l’ambassade d’Haïti à Washington, les consulats à Miami, Boston, Atlanta, New York, Orlando, Chicago, avec deux missions permanentes l’une à l’ONU- New York et l’autre à l’OEA-Washington. Le mois dernier, les journaux nationaux avaient publié un texte faisant croire qu’à Boston uniquement, on a besoin de plus de $ 75 000 US par mois comme salaire. A noter que, cette juridiction consulaire haïtienne n’est pas la plus grande parmi nos différentes représentations, car le pays avait dans le monde 42 missions jusqu’en 2011 avant le règne de Martelly. Cela veut clairement dire qu’on a besoin de beaucoup plus de ressources pour les autres. Que rapportent ces missions diplomatiques à la nation haïtienne ? Que font-elles exactement au niveau de l’international pour encourager l’investissement étranger dans le pays? N’est-ce pas le moment favorable de les évaluer, afin de faire de meilleurs choix économiques dans l’intérêt de la population, sachant que nous n’avons pas beaucoup de ressources financières ?

S’agissant de l’effectif d’une mission, la convention de Vienne précise qu’il devrait être maintenu dans les limites raisonnables et normales. C’est-à-dire, il faut éviter les missions trop nombreuses qui peuvent constituer une charge pour l’Etat accréditaire. L’Etat accréditaire peut imposer le respect de cette limitation. (Limitation fondée sur des motifs politiques). La fonction de la mission diplomatique est prévue dans l’article 3 de la Convention de Vienne; elle se résume en 5 principales fonctions: représentation de l’Etat accréditant auprès de l’Etat accréditaire; protection dans l’Etat accréditaire des intérêts et des nationaux de l’Etat accréditant; négociation avec le gouvernement de l’Etat accréditaire; information par tous les moyens licites des conditions de l’évolution des événements dans l’Etat accréditaire et faire rapport à ce sujet à l’Etat accréditant; promotion des relations amicales et développement des relations économiques.

En fonction des problèmes auxquels nous sommes confrontés dans le pays, il serait plus important d’investir dans l’humain, afin de préparer de nouvelles générations de cadres haïtiens. Le pays a grand besoin de ressources humaines ce qui nous permettra d’avoir de solides institutions. Si on ne nomme pas des personnes qualifiées au sein des missions diplomatiques, notre diplomatie ne sera pas influente par rapport aux autres, donc on n’aura pas de résultats positifs. Au lieu de faire des dépenses inutiles, les dirigeants doivent commencer à réfléchir à l’amélioration de notre modèle d’éducation supérieure, qui constitue la clef de la réussite pour les jeunes de la classe moyenne, car investir dans cette catégorie (la jeunesse), c’est préparer le futur d’Haïti. Une autre Haïti est possible, ensemble construisons-la !




Credit : Herns Mesamours Albany State University


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Written on:juillet 6, 2012

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