lundi 21 janvier 2013

Irène Clovis Pierre-Saint Destra: "Je suis tombée amoureuse d’Haïti !"

A  l’âge de 4 ans ses parents  immigrèrent en Guyane française à la recherche d’une vie meilleure, d’où elle entreprit une partie de sa scolarité. Elle venait de fèter ses 19 ans quand elle débarqua dans la « Ville-Lumière » et reprit à l’âge de 20 ans ses études, prépara un Brevet d’Etude Professionnelle en Secrétariat, puis un Baccalauréat professionnel  en accueil, Assistance et Conseil. 

Un père Agriculteur et maçon de profession et une mère femme au foyer, elle n’a pas eu une enfance facile et heureuse, mais a reçue une bonne éducation de fer, de battante  et surtout d’amour.  Convertie à l’âge de 21 ans au Protestantisme,  membre actif au sein de son église, elle n’a qu’un but prédominant, faire la volonté de Dieu.

De caractère ambitieux, tenace, joyeux et courageux, Irène Clovis est devenue madame PIERRE-SAINT DESTRA à 25 ans  et  mère de deux enfants. En 2011, elle entame des études universitaires en  Droit, pour exercer la profession d’avocate.

Ces inspirations, ses rêves,  sa force, sa joie  viennent de la parole de Dieu,  mais elle est aussi fascinée par de grands hommes de paix, qui ont marqué l’histoire du monde, tels que: Mohandas Karamchand Gandhi,  de l’inde ;  Martin Luther King, leader charismatique américain, apotre de la Non-violence ; Nelson Mandela, qui  lutta contre l’apartheid en Afrique-du-Sud. «…  Tous ces hommes qui ont marqué l’histoire ont tous un lien, Dieu, la parole de Dieu,  sur le chemin de la liberté de l’égalité, ils ont été plus que victorieux, dans un seul souci, une action forte, pour changer la destin de beaucoup d’hommes,  mais toujours, toujours dans la non-violence », dit  fièrement  Sœur Irène.

Irène Clovis PIERRE-SAINT DESTRA, décida en 2010,   d’apprendre à mieux connaitre la terre de ses parents, ses racines. Elle prit la décision avec l’aide d’une amie et sœur en Christ, Mirline MONTINA, unies par un même amour pour Haïti, de créer  un groupe ayant un nom très significatif et explicite,  APDARH (Association Perles des Antilles d’Haïti Ressuscité), pour redorer l’image d’Haïti. Elle fut elle-même victime  de propagandes négatives,  d’idées reçues, de l’impopularité, de ces critiques acerbes envers la terre de ses ancêtres. Pour elle, d’une certaine manière, c’est une façon « …de participer à la reconstruction d’Haïti, toujours avec l’objectif de renouer Haïti avec son peuple et la diaspora, de réveiller cette flamme dans le cœur de ses compatriotes  pour une Haïti meilleure… » Son but,  dans un avenir proche, c’est de « ...créer une association avec des jeunes amoureux d’Haïti, désireux  de la découvrir ou redécouvrir, pas seulement par le biais des médias, qui souvent donnent des infos tendancieuses , ni par  des on-dit, mais par eux même, de visu, par des actions, en vue d’aider la jeunesse haïtienne, prèt à s’investir corps et âme sans avarice, sans égoïsme mais gratuitement pour son pays, sans rien attendre en retour… » Car,  dit-elle … « …la reconstruction ne se fera pas sans la jeunesse, la clé d’Haïti est la jeunesse, la jeunesse est l’avenir d’Haïti… » 

Pour Irène Clovis Pierre-Saint Destra, « …à chaque siècle, Dieu a suscité des grands Hommes des libérateurs… », (…) « …je crois que dans ce siècle présent, que Dieu va susciter des Hommes et des Femmes qui vont marquer l’histoire, qui vont oser parler, oser passer à l’action, tout comme Martin Luther King l’a fait jadis, car tout comme en Egypte, Dieu entend  le cri de son peuple, en Haïti, en Afrique, dans chaque continent et veut libérer son peuple de l’esclavage, de la pauvreté, de la misère.  Une nouvelle page de l’histoire s’ouvre, et ceux qui doivent écrire l’histoire, c’est la jeunesse, le temps de vivre dans le passé est révolu, c’est le temps de vivre dans le présent, dans l’humilité, dans le pardon, dans la paix, dans l’amour, dans l’unité, dans la liberté, dans l’égalité, dans la fraternité et de construire son futur… », (…) « …Nous avons tous un rôle à jouer, notre avenir est entre nos mains, à nous de le saisir, à nous de battre et de distribuer nos cartes ! », Rapporte t- elle avec une grande foi en faveur de son pays d’origine.

Sa citation préférée est du révérend Martin Luther King, Jr : « Comme tout le monde, j’aimerais vivre une longue vie. La longévité, c’est appréciable. Mais ce n’est pas à cela que je pense maintenant. Je veux seulement faire la volonté de Dieu. Il m’a permis de monter sur la montagne. J’ai regardé au-delà et j’ai vu la Terre Promise. Mes yeux ont vu la gloire de la venue du Seigneur »

Elle n’est jamais venue en Haïti, mais elle s’amourache de cette dernière, malgré tout ce qu’on dit et tout ce qu’elle sait de négatif sur l’ex-perle des Antilles. 

Elle se sent rejeter par ses congénères d’Haïti. Malgré toutes ses  appréhensions,… Irène Clovis Pierre-Saint Destra voudrait s’intégrer davantage,  à l’intérieur d’Haïti…revenir à ses sources…reprendre racines…prendre des forces…non seulement par le biais des réseaux sociaux mais être présente sur le terrain…elle a plusieurs balises,,, « Barikad » à franchir…nous avons eu une conversation à bâtons rompus avec  elle , à partir d’une dépêche de CANAL+HAITI, diffusée sur la page facebook de son groupe :    »Association Perle Des Antilles Haiti Ressuscité (APDAHR) » sur la venue en Haïti de « Corneille »: [HAITI RECOIT CORNEILLE POUR LA NOEL 2011]…

     IRENE CLOVIS DIASPORAMA …DEBATS…

Irène Clovis.- Cette question de la diaspora est une vraie question !! Qu’est ce que la diaspora ?, qui fait partie de la diaspora haïtienne ? En ce qui me concerne, je me pose souvent la question sur la diaspora haïtienne…, lorsque je discute avec des haïtiens qui vivent en Haïti, beaucoup d’entre eux ne me considère pas comme une haïtienne, mais plutôt comme une sorte ‘’d’ennemie’’ que  l’Europe à construite de toute pièce, pourquoi ? Parce d’une part je ne vis pas au pays, de plus, née en Surinam, grandi en Guyane Française de parents certes haïtiens natif natal mais pas moi. 


 Diasporama.- Tu fais partie de la DIASPORA haïtienne…que tu le veuilles ou pas…c’est définitif…c’est la raison pour laquelle…nous ouvrons ce forum…c’est pouvoir nous ressourcer…

 Irène Clovis.-Pourtant je me sens haïtienne vivant à l’étranger, je parle créole, je cuisine les bons petits plats créole et par dessus tout j’aime ce pays, et souvent la question que je me pose c’est si dans le pays d’accueil où je vis, je ne suis pas chez moi, dans le pays où je suis née, je ne suis pas chez moi, et que même dans le pays de mes parents que je considère comme mon pays, parce que j’ai tout …de ce malgré …n’y être jamais allée, et j’espère un jour me rendre dans ce beau pays, plein de richesse, alors la question est quel est mon pays ? En tant que chrétienne je répondrais, citoyen du royaume de Dieu, mais vivant sur cette, ayant des choses à accomplir, je suis de quel pays?

Irène Clovis.- Pourtant je me sens haïtienne,  vivant à l’étranger, certes, mais je parle créole, je cuisine de bons petits plats créoles et par dessus tout j’aime ce pays.

Beaucoup de jeunes haïtiens vivant à l’étranger se posent souvent la question de l’identité, quel est mon identité ? qui suis-je ? je ne suis pas Française pare que je n’ai pas la nationalité Française, je ne suis pas hollandaise parce que je n’ai pas la nationalité Surinamaise,  mes compatriotes Haïtiens pour la grande majorité ne me considère pas haïtienne,  si dans le pays d’accueil où je vis, je ne suis pas chez moi, dans le pays où je suis née, je ne suis pas chez moi, et que même dans le pays de mes parents que je considère comme mon pays, et  ce malgré n’y être jamais allée, alors ma question est quel est mon pays ? En tant que chrétienne je répondrais, je citoyen du royaume de Dieu, mais vivant sur cette terre, ayant un mandat  à accomplir, je suis d’où, de quel pays?

Est-ce que mon amour pour ce pays suffit à dire que je suis haïtienne, mais si mes compatriotes, la population vivant  qui dans ce pays, ne me reconnait pas en tant que citoyenne haïtienne, diaspora haïtienne, pour motif  que je n’ai pas vécu en Haïti,   alors qui suis-je et d’où suis-je? je pense que beaucoup de jeunes qui vivent à l’étranger ou nés à l’étranger, ont déjà pensé ou dit je ne suis pas haïtien ou encore Haïti c’est le pays de mes parents, soit par honte de ce pays du fait de manque de connaissance, mais surtout parce que ce pays nous rejette du fait de vivre à l’étranger, ce qui pour moi est injuste, mais pourtant nous sommes de ce pays, nous faisons partie de ce pays qu’ils le veuillent ou non, et nous avons aussi des choses à faire , des choses à dire, des choses à accomplir,  même-ci  certaines personnes en tendance à remettre en question notre attachement pour ce pays. Je crois vraiment que chaque diaspora haïtien, à qui Dieu à donner la chance de vivre à l’étranger, d’avoir reçu un bagage professionnel, culturel, d’apprendre, d’entreprendre, ce n’est pas pour enrichir le pays d’accueil déjà riche mais c’est pour un jour, « rétounen lakay pou lévé péyi a », tous ce que nous avons  la connaissance la sagesse, l’intelligence, l’éducation, la richesse, l’amour, ce n’est pas nous enrichir nous,  mais pour enrichir le pays qui nous a mis au monde, c’est pourquoi je pense, que le temps est venu pour les élites haïtiennes, de toute classe sociales, de toute horizon, uni dans l’amour, de reconstruire nous même notre pays. 

Mais comment pouvant nous le faire, nous diaspora haïtienne, si l’on  nous donne pas notre place, ce serait une erreur de rejeter ce qui je pense aurait la capacité de relevé un des nôtres en Haïti. Mais cela n’est que mon avis et je peux comprendre que certains ne soit pas du tout d’accord, et d’autre pourrait dire que mes pensés sont  naïves, mais pour moi ce n’est pas être naïve, c’est tous simplement avoir la foi pour mon pays, si moi je n’ai pas la foi pour mon pays qui l’aura ?, j’ai l’espoir d’un jour meilleur pour Haïti, qui je crois fermement est en marche, mais encore une foi pour cela, il faut se regarder devant un miroir, pardonner aux autres, quand je dis « aux autres »,  je parle de pardonner à l’étranger, se pardonner à soit même, et aller de l’avant, car on ne peut rebâtir un pays sur de l’amertume et de la haine. Oui, il ne faut pas oublier l’histoire, mais il faut aussi ne pas vivre dans l’histoire, car l’histoire est passée.

Irène Clovis.- Pour moi, ce que je qualifie de diaspora, ce sont ceux qui ont une famille originaire (mère ou père ou les deux) d’Haïti, né ou pas en Haïti,  naturalisé ou pas, la diaspora est un peuple haïtien voir même une nation haïtienne, vivant à l’étranger, certes, mais qui n’en reste pas moins avant tout peuple d’Haïti, ensuite citoyens du monde puisque nous peuples haïtiens nous sommes partout, quasiment dans tous les pays. 

Et je pense que d’une certaine manière c’est une richesse, c’est un privilège de pourvoir être citoyen du monde, de ne pas avoir honte de dire, oui j’ai grandi à l’étranger, oui j’ai reçu une éducation européenne, oui je n’ai pas connu une extrême misère, bien que ma vie était loin d’être facile, loin d’être rose, oui, mais tout ce que j’ai appris n’est pas pour moi, mais avant tout pour mon pays, ce que je suis nulle personne ne peut enlever,  je suis et je resterais haïtienne, et j’ai beaucoup de choses  à faire, à donner des expériences, à donner de l’espoir, à bénir mon pays,  et mettre le peu d’expérience que j’ai acquise à disposition d’Haïti. Haïti a besoin de la diaspora haïtienne, naturalisé ou non!!!, vive Haïti et vive la diaspora haïtienne.


Diasporama.- Je suis en Haïti…je vis en Haïti…j’ai mis sur pied ce mouvement …parce que j’ai déjà entendu ces genres d’appréhensions…ensemble nous allons résoudre ce problème tu es des nôtres…bienvenue chez toi en Haïti,…nous avons besoin de toi…tu n’es pas une brebis égarée…mais une brebis retrouvée…

Irène Clovis.- Andy Limontas, ce sont des questions que je me suis posé, jusqu’à 18  ans, parce que j’étais à la recherche d’une identité, aujourd’hui,  j’ai 25 ans étudiante mariée et mère de deux enfants, étudiante en droit, j’ai réellement découvert mon pays il n’y a pas longtemps, mais Dieu a mis cette amour dans mon cœur pour Haïti, je ne sais pas pourquoi, mais il l’a bien mis dans mon cœur, et je rêve un jour, après mes études de droit, de travailler en Haïti, si c’est la volonté de Dieu, je rêve que les diasporas haïtien, et les haïtiens vivant en Haïti soit uni dans un seul amour, je rêve qu’on jour, que la diaspora haïtienne vivant à l’étranger bénisse Haïti avec tout les dons et talents que Dieu leur à Donner, je rêve qu’un jour qu’Haïti redevienne, reprenne sa place de leadership de la Caraïbe, car c’est à cela qu’elle a été appelé à être ( et je crois fermement), la tête de la Caraïbe mais pour cela, il y a beaucoup de racine à déraciner, beaucoup de choses à casser à commencer par la mentalité, le cœur d’Haïti doit être construit sur des fondations saines, mais j’aime, tellement ce pays, j’aime Haïti, ce pays est encré dans mon cœur . Et bien entendu  par-dessus tout mon rêve est de venir visiter la terre de mes parents qui est aussi ma terre et y habiter un jour.

Irène Clovis.- Quelle est ma terre? pour moi là où est mon cœur, là aussi sera mon pays !!! j’aime le Surinam, j’aime la Guyane, j’aime la France, la France m’a tout donnée ma tout appris, et elle continue à m’apprendre des choses, mais, il y a quelque part  là , dans mon cœur, un amour grand  pour ce pays que je n’ai jamais rencontré, que j’ai vu  juste en photo, que je n’appellerais pas juste aimer, je suis tombé amoureuse d’Haïti, pourquoi? Comment? Je ne sais mais je sais une chose, un jour j’irais en Haïti, et ce jour-là je ferai la connaissance de cette île qui a certainement beaucoup de chose à me raconter.

Irène Clovis.-Haïti a tellement de talent qui vivent en dehors du pays, il suffirait tous simplement qu’on s’unisse pour faire des choses merveilleuses pour Haïti, nous avons tous des dons et des talents artistiques, chant, sport, styliste, comédien, politique, avocat, il faut de tout pour construire un pays ect… qui servent seulement ou en grande majorité nos pays d’accueil, il est tant qu’on se mette à servir, à bénir notre pays aussi !!!

Moi,  je suis toujours étonné de voir comment Dieu nous a doté de tellement d’intelligence, de talent, de don, ses dons partent ailleurs mais ne reste pas chez nous, il faut que sa change, et qu’on se mette à penser à notre pays qui réellement a besoin de ses talents  !!! que ses talents servent à bénir Haïti ! Sans compter toutes les richesses naturelles que Haïti possède, il y de quoi pour  faire d’Haïti le premier leader des caraïbes. Tellement de richesses mais nous ne savons pas comment les utiliser. 

Depuis que j’ai créée ce groupe APDARH sur Facebook, dont il a  fallut faire pas mal de recherche pour l’alimenter ,   j’ai tellement découvert sur Haïti et je sais que ce n’est que le début ! Le meilleur reste à venir !, et ce meilleur c’est maintenant qu’il faut la saisir, je suis fière d’être chrétienne et fière d’être appelé Haïtienne, et je suis en parfait accord avec cela.





Propos recueillis par Andy Limontas pour DIASPORAMA une Production CANAL+HAITI



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Written on:mars 6, 2012 
 
 
 Crédit: CANAL+HAÏTI
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