Selon un communiqué de presse paru ce mardi 17 avril, le Bureau de
Communication de la Présidence informe que le président Michel Joseph
Martelly, qui s’est rendu à Miami (États-Unis) le lundi 16 Avril, sur
recommandation de son équipe médicale en Haïti, a subi des examens
complémentaires au sujet d’une « embolie pulmonaire » (obstruction
brusque d’un vaisseau).
Ce Bureau tient à annoncer que les examens réalisés ont confirmé le
diagnostic. Toutefois, l’état de santé du Chef de l’État est stable,
selon le dernier rapport médical.
Rappelons que Joseph Michel Martelly s’est rendu aux États-Unis suite à des « complications postopératoires ».
EMBOLIE PULMONAIRE
L’embolie pulmonaire est l’obstruction brutale de l’une des branches
de l’artère pulmonaire ou de l’artère pulmonaire elle-même. Cette
affection, à l’origine de nombreux décès en milieu hospitalier, est due à
la formation d’un caillot (petite masse de sang coagulée) formé sur la
paroi d’une veine (généralement profonde au niveau
d’un membre inférieur, de l’abdomen ou du petit bassin). Ce caillot va
migrer, grâce à la circulation sanguine, de l’endroit de sa formation
jusque vers les poumons qui servent en quelque sorte de filtre.
La formation de ce caillot est favorisée par plusieurs facteurs :
- Une stase prolongée telle qu’elle peut se voir en cas d’alitement de plusieurs jours, quelle que soit la cause (maladie, intervention chirurgicale…). Un voyage assis pendant plusieurs heures peut être suffisant (« syndrome des longs courriers »);
- Un bas débit tel qu’une insuffisance cardiaque ;
- Une maladie susceptible d’entraîner une « hypercoagulabilité » acquise telle qu’un cancer ou une maladie auto-immune;
- L’association « pilule-tabac » ;
- La présence d’une thrombophilie congénitale (anomalie de la coagulation entraînant un état d’« hypercoagubilité ».
Malgré une recherche extensive, il est possible qu’aucune cause ne soit trouvée.
Évolution de l’embolie pulmonaire
Sous un traitement bien conduit, l’embolie pulmonaire peut guérir sans séquelle, mais il peut subsister un essoufflement plus ou moins invalidant.
La plupart des embolies pulmonaires (60 % à 80 %) n’ont aucune manifestation clinique puisque le thrombus est de petite taille.
Une embolie pulmonaire massive peut conduire à un état de choc, voire
à un arrêt cardio-circulatoire. Sa mortalité atteint un peu plus de 15 %
dans les trois premiers mois.
Dans 1% des cas, l’évolution se fait vers l’installation d’une hypertension artérielle pulmonaire caractérisée par une pression systolique de l’artère pulmonaire supérieure à 40 mmHg. Cette hypertension peut être silencieuse ou se manifester par un essoufflement, une fatigabilité. Le traitement repose sur l’ablation chirurgicale des embols (thrombectomie) lorsqu’elle est possible et l’anticoagulation. Si la thrombectomie n’est pas possible, un traitement médicamenteux (bosentan, sildénafil…) peut être tenté.
Le traitement de l’embolie pulmonaire
Plusieurs recommandations sur la prise en charge de l’embolie pulmonaire ont été publiées par des instances internationales. Les plus récentes l’ont été en 2007 par l’American college of physicians et en 2008 par l’European Society of cardiology.
L’hospitalisation est théoriquement indispensable. S’il s’agit d’une
embolie pulmonaire grave, l’admission en soins intensifs est préférable.
Dans les formes non graves, elle peut être discutée.
Une oxygénothérapie est mise en route dans un premier temps de façon non invasive (à réévaluer avec la tolérance de l’embolie).
Une anticoagulation en intraveineuse ou en sous-cutanée par héparine ou HBPM est débutée avec un relais dans les 7 jours (pour éviter une thrombopénie induite par l’héparine) par AVK qui seront continués au moins pendant 3 mois suivant le contexte. Le choix entre héparine non fractionnée (en seringue électrique) et HBPM repose essentiellement sur les habitudes du prescripteurs, les deux options ayant une efficacité équivalente.
Le lever est fait après 48h minimum d’anticoagulation bien conduite
en présence d’une infirmière et avec des contentions élastiques de type
bande à varices.
Si l’embolie pulmonaire est grave (mauvaise tolérance clinique et/ou
importance de l’embolie sur les imageries) avec un risque vital, on peut
proposer un traitement fibrinolytique (ou thrombolyse).
Cette dernière a pour but de dissoudre rapidement le caillot
(quelques heures au lieu de quelques jours). Elle est injectée en une
cure de perfusion de courte durée (en général bolus initial suivie d’une
perfusion sur 2 heures).
Le risque hémorragique peut être important : il est capital de
respecter les contre-indications (chirurgie récente, maladie de
l’hémostase, ponction artérielle, HTA non maîtrisée, AVC récent…)
En cas de contre-indication ou d’échec de la thrombolyse, en dernier
recours, une thrombectomie chirurgicale de sauvetage peut être envisagée
par sternotomie médiane sous circulation extra-corporelle.
Written by:canalplushaiti
Written on:avril 17, 2012
Crédit: CANAL+HAÏTI
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